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Itinéraire d'une Maman Gâtée...
30 décembre 2011

Mon travail, mon opinion sur ma vie de maman au foyer...

Maman au foyer....

Un bien joli terme pour moi mais qui ne me parlait pas du tout.

Et oui, fille d'une maman assez égoïste, je convenais de penser que la vie était telle et que toutes ses femmes qui ne travaillaient pas étaient des poids pour notre société...

Erreur, je le sais à présent !!!

Des lacunes et du manque affectif à jamais in-comblé de mon éducation, je prends alors un virage à 180° depuis mon nouveau rôle de maman.

Et oui, il n'y a que les cons pour ne jamais changer d'avis !

J'ai 26 ans ce jour et suis la maman heureuse et épanouie d'un petit garçon de 7 mois (bientôt 8).

Je n'imagine pas un seul moment passer ne serait-ce qu'un instant sans cet enfant que Dieu m'a permise d'avoir alors que je n'y croyais plus.

Je n'ai pas eu une vie des plus simple... Parents séparés, violences de mes beaux-pères (physiques ou mentales), abusée par l'un d'entre eux...

Oubliée, voir délaissée par une mère égocentrique et humiliante, j'ai sombré peu à peu dans les douloureux remèdes des exutoires bien connus de ma génération.

Vie difficile mais pas à plaindre car tel est le chemin qu'il m'a fallu parcourir pour aujourd'hui, devenir la personne que je suis, à savoir aimante, partageuse, envieuse d'aimer et de protéger à nouveau...

Les obstacles bien connus ne m'empêcherons pas d'assouvir mon rôle de maman du mieux que je le pourrais.

Je dis stop à ce cercle vicieux qu'était ma destinée.

C'est le monde moderne qui fait pression sur nous dans un but hautement consumériste. Le monde dans lequel nous vivons n'a plus de valeur, plus de sens. Il faut nous empêcher d'être heureux quoiqu'il en coûte. Nous avons un point faible et ils le savent pertinemment bien. A l'époque de nos grands-mères, les foyers étaient bien plus sereins et cela même à l'encontre d'un système capitaliste.

Nous sommes à peine à deux générations et déjà tout est détruit, disloqué... Mon grand-père qui ne considérait pas que ma grand-mère ne travaille, me prend pour une folle d'avoir fait le choix de rester à la maison auprès de mon enfant. Tout est fait dans le sens de la destruction de cellule familiale.

Il est évident que le taux de divorce ou séparation n'a pu être aussi flambant que si l'on ne le provoque.

J'ai conscience que la société nous conforme tous et toutes dans un système bien réglementé mais qu'en est-il de l'épanouïssement personnel ??? de la vie de famille ??? 

Durant leurs premières années, avant l'entrée à l'école, quel est l'intérêt de faire garder son petit, même par des professionnels, pour le voir juste les soirs et week-ends??

ça ne tourne pas rond dans notre sociétés. On veut TOUT, tout le temps et on ne se pose même plus la question de ce qui est vraiment bon pour son ou ses enfants, son mari ou soi-même.

Je me voulais indépendante et fière... totalement exclue des projets de mon conjoint tout comme lui le serait des miens... au final, je sais que j'ai eu tord d'avoir de pareilles pensées... On ne peut être épanouie que lorsque l'on sait que nous sommes important dans la vie. Je le suis ! Je le suis pour mon fils, pour ses premières premières fois, pour ses chagrins, ses angoisses,ses tétés, ses moments de doutes ou de bonheurs, pour ses bonnes ou mauvaises notes, sa première copine ou copain... Je le suis aussi pour mon mari, pour son réconfort, pour une écoute, un conseil, un soin... pour un câlin, pour ses besoins, le rassurer lui aussi...

Nous sommes des "inactives" selon la vigueur des instituts officiels de stats, sur les déclarations d'état civil nous apparaissons « sans profession », beaucoup de célibataires nous envient nos maisons pleines de rires d'enfants, les femmes qui travaillent lorgnent de leur côté en se disant que nous avons « bien de la chance de pouvoir se le permettre », ou se disent, septique, que « jamais elles ne pourraient rester cloîtrées entre leurs quatre murs » .  De nos jours, c'est presque une tare... pffff

Je n'ai pas fait ce choix au hasard. J'ai choisi en accord avec mon mari, son approbation m'a été d'un réconfort ultime. Grâce à son soutien, j'ai pu combler mes blessures du passé en offrant à notre enfant tout ce que je peux lui apporter. J'ai pu allaiter et toujours à ce jour, je continue et continuerai autant que mon bébé le souhaitera. J'assure un cododo à mon bébé que j'aime tant, ce qui lui procure tout le coté rassurant dont il a besoin. Il aime son papa tout autant que sa maman et il a besoin de notre proximité au quotidien pour grandir à son rythme avec assurance. J'ai un coté créatif qui me permets de m'épanouïr au quotidien même s'il est souvent très dur de trouver 5 minutes pour moi...

Moi je couds, je tricote, coupe, colle, créé encore et toujours, je tiens un blog pour mon fils au quotidien. J'aime l'art en général. Mon mari est peintre et avec lui, on partage des tas de centres d'interêts communs. Il travaille à la maison et ce n'est donc pas un choix au détriment d'une vie sociale et enrichissante. Je suis omniprésente et omnisciente pour les 2 hommes de ma vie. Je suis et resterai leurs yeux et oreilles. Un appui, un rempart, une écoute et conseil à la fois ou au moins, du mieux que je ne puisse le faire.

Je ne juge pas les femmes qui n'ont pas le choix, dans ce cas, il n'y a rien à dire, mais quand il y a le choix, je ne comprends vraiment pas l'intérêt de faire des enfants pour s'en séparer dés les premiers mois des journées entières. Ils grandissent si vite... Je ne pourrais pas échanger avec une autre (autant qualifiée qu'elle puisse être) ces instants si précieux de nourrisson où la découverte de tout et la recherche d'attention est omniprésente.

Je suis interloquée lorsque ce sont ces femmes qui sont adulé, valorisé au détriment de nous qui travaillons dans l'ombre. Nous sommes tout aussi importantes à la société. Si tel est leur choix, il m'est impossible de prouver qu'elles ont tord ; néanmoins, je vois les choses différemment ! Élever des enfants pour en faire des individus bien portants et riches de valeurs ou faire pour le mieux dans ce sens n'est pas tous les jours simple. . Mais non, nous sommes condamnées d'avance... Nous sommes les "tire-au-flan de la société", les autres on les flatte dans cette accumulation des tâches pour ne pas qu'elles s'en rendent compte et qu'elles continuent d'être des productives sur tous les plans, se contentant d'un salaire inférieur à ceux des hommes et de flattage d'égo!

Le travail de maman à la maison est très ingrat. Dans une maison, on n'a jamais fini, il n'y a pas d'heure de fermeture et après une journée épuisante de massage, bain, couches à changer, cuisine, ménage, courses, repassage, et les créas perso lorsque bébé me laisse le temps... je crois avoir fini mon labeur... et non !!!!

Je ne touche pas de salaire ni de prime « pour bons et loyaux services », pas de valorisation pour mon travail acharné, pour mes nerfs usés par moment.

Je n'ai pas la considération de mon entourage quand à l'attachement parental, au cododo, aux couches écolos... Non seulement l'état ne me reconnaît pas mais la famille non plus. Lorsque le soir, le mari est exténué de sa journée et que le bébé n'a de cesse de pleurer, je ne remets pas mon choix en question pour autant... C'est très dur par moment, parfois même, je sens que je peux craquer mais lorsque j'aperçois son joli sourire, je sens un boum dans mon coeur et les larmes qui montent très vite... des larmes de joie et de bonheur que de partager ces instants privilégiés avec ceux que j'aime au plus haut point !!!

Il y a des phases normales dans la vie d'une mère au foyer : au début, c'est l'euphorie, on goûte avec soulagement l'absence de contraintes horaires, le patron n'est plus sur notre dos à nous mettre la pression, les collègues médisantes elles aussi ont disparues...

On est ravie d'être à la maison, de décorer, de chouchouter notre maisonnée. Puis vient le temps ou ça commence à être assez train train, on s'habitue à être coincée entre quatre murs à donner le sein, changer des couches culottes à ranger et re-ranger.

Ensuite vient un temps particulièrement ingrat où l'on s'aperçoit que notre travail n'est pas reconnu, voir pire : critiqué et diabolisé ! (Tu n'imagines pas séparation, c'est pas bon pour son épanouïssement d'être tout temps avec le bébé, tu vas en faire un coincé, t'es sûre que c'est bon ça ?????)

On a de la frustration, on en a assez des regards méprisants des gens, des remarques désobligeantes et/ou déplacées... on a parfois dans les moments les plus sombres, l'impression d'être un parasite improductif de la société et certains ne se gènent pas pour nous le faire comprendre !

Mieux vaut être prévenue à l'avance et ne pas trop idéaliser : rester à la maison, ça va être un don de soi permanent et une activité à gérer avec intelligence pour ne pas se retrouver dégoûtée après quelques années, regretter son choix et son indépendance.

J'ai eu l'habitude d'avoir mon propre salaire à gérer et me voilà restreinte au seules allocations parfois même je suis mal à l'aise de dépenser l'argent gagné par mon mari. C'est un peu humiliant mais comme précisé au devant de ces quelques lignes, tout est fait pour destructurer la cellule familiale, déséquilibrant l'évolution de nos enfants, volant à l'un des deux parent les instants précieux que nous offrent nos chérubins. A mon sens, une famille disloquée ne sera plus jamais complète et pourtant l'état dans lequel nous vivons met tout en oeuvre pour briser ce mode de vie afin de faire de nous des parfaits petits soldats esclaves de leurs vies, productifs et dépressif à souhait mais productifs tout de même...

Chacun fait son choix. Lorsque l'on vit dans un foyer équilibré, avec un père et une mère responsables et présents, qu'il y a un vrai amour et une confiance mutuelle entre les deux quand à l'éducation et tout ce qui doit être considéré comme une répartition des tâches et responsabilités, la mère comme le père apportent leur pierre à l'édifice familial, il n'y a pas d'histoire de domination là-dedans.

Économiquement parlant, la mère qui élève ses enfants dépense clairement moins...

Dieu nous confie des enfants pour que nous en prenions soin, et que nous les élevions du mieux que nous pouvons. Nous avons des valeurs essentielles à leur transmettre que les systèmes de garde séculiers ne leur transmettront pas.

Nous avons de l'amour à leur donner et quand on travaille à l'extérieur, on ne peut pas donner autant, faute de temps et de disponibilité.

Les notions de sacrifice, de don de soi ne sont pas à la mode, c'est même le contraire de ce que la société enseigne.

"Nous voulons que nos enfants soient élevés dans les meilleures conditions ou plaçons-nous en premier notre valorisation sociale, notre épanouissement personnel, et aussi l'abondance matérielle de la famille ? Nous vivons dans une société qui valorise la réussite professionnelle, l'indépendance financière, la productivité, et le pouvoir d'achat. Le leitmotiv de la société c'est l'épanouissement personnel, le JE, si important, la satisfaction des besoins égoïstes, et la consommation effrénée. Pas étonnant que la mère au foyer n'ait pas la cote dans cette société ! Être une mère au foyer, c'est faire passer les besoins des autres avant les siens, c'est donner et se donner sans compter, et sans reconnaissance en retour, c'est prendre le risque de se retrouver sans rien plus tard, de ne pas retrouver de travail, de se retrouver un jour seule et dans le pétrin. Je comprends que certaines femmes hésitent à prendre tous ces risques !!!"

Lorsque l'on a plus rien à prouver à personne sur ses capacités je pense que l'on peut vivre pleinement l'expérience de maman au foyer. Même si c'est parfois difficile, c'est la plus belle chose qu'il m'ait été donnée de faire. Il faut prendre soin de son chez soi comme la prunelle de ses yeux. Si les valeurs traditionnelles étaient plus respectées, il y aurait sûrement plus de familles unies, les gens seraient plus solidaires et moins déprimés... enfin, à mon sens !!!

 

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Commentaires
M
Coucou<br /> <br /> Très beau témoignage ! J'approuve ta défense des femmes au foyer et surtout de leur dévalorisation vis à vis d'une société qui n'hésite pas à les rejeter, les critiquer, voire même à les ignorer totalement...<br /> <br /> Bisous à vous 3
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